Basse-Normandie Décembre 2007

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"A croire que les meilleures sessions sont celles qui se décident sur un coup de tête...Mi décembre, samedi soir, grosse poussée de houle prévue sur tout le littoral français, avec partout un vent d’est,certes glacial mais qui devrait donner des vagues parfaites sur la plupart des spots français. On se dit que la Basse-Normandie ne devrait pas être en reste, contrairement à chez nous, en Haute-Normandie, où comme souvent, la houle a du mal à passer la pointe du Cotentin. Le pic de houle est pour le dimanche, et aux alentours de 00h30, le portable dans une main et une bière dans l’autre, je reçois la confirmation de mes collègues :rendez-vous à 9h !

Au petit matin tout le monde est là ; Quentin, Romain, Kenny, Laetitia, Aurélien…et le froid : -4° au moment où on (sur)charge la voiture, et c’est parti pour un peu moins de 3h de route. Le Cotentin, c’est bien sûr Siouville, mais c’est aussi des spots vierges un peu partout. On pense trouver notre bonheur sur un de ceux-là. On rejoint Guillaume, président du NBC (club local), et Pierre, qui est venu avec son matos aquatique pour filmer un peu. Enfilage express de combi dans un froid polaire, et on marche pendant plusieurs minutes pour tomber au derrière d’une dune devant un pic droite/gauche parfait, c’est encore un peu haut mais ça marche déjà bien, 1m20 en moyenne, 1m50 sur les gros sets, et tout ça plus que glassy, sous un beau soleil de décembre ! Il y a que nous sur le peak et personne dans un rayon d’1km, donc gavage total !
Etant pratiquement tous adeptes des gauches, on délaisse un peu les droites, mais il y en a vraiment des jolies qui passent, mais hélas on se retrouve souvent ébloui par le soleil en pleine face. A l’inverse, Pierre qui filme ne peut pas se placer sur la gauche, car il est aussi ébloui. Cela nous empêche pas de prendre tous des bonnes vagues, et plus la marée descend plus ça creuse ! Au bout de 2h de surf, kenny sort rejoindre Laetitia reconvertie pour l’occasion en photographe de choc. Puis, tous de plus en plus frigorifiés, on se tâte à sortir car les vagues ne sont plus trop géniales. Et là on voit Romain qui s’était décalé se mettre une barrique assez monumentale, sur un peak plus au sud. Je le rejoins avec Quentin et on surf pendant 2h encore, car on y trouve une gauche vraiment folle, il n’y a plus d’eau et ça creuse carrément ! Cris, barrels, ARS, tôles et finalement les crampes nous poussent à sortir au bout de 4h de surf. Le trajet du retour jusqu’à la voiture sera terrible pour nos mains et pour les pieds de Pierre (le fou qui surfe pied nus), car marcher pendant 15/20mn en ressortant de l’eau, alors qu’il fait -2° à cause du vent, ça relève du challenge. Mais c’est aussi ce qui fait le charme des sessions hivernales normandes.

Au final, bien sûr ce ne fut pas une session dantesque sur une vague mutante avec un reef à fleur d’eau d’où pleuvent les reverse air et les inverts, mais on garde le souvenir d’une session plus que sympathique, entre potes, comme il y en a par moments au pays des vikings, et qui méritait bien une trace écrite."

Récit: Aurélien